Rencontre avec Martin Page
« Pour écrire, il faut être obstiné »
Les élèves du Club lecture du collège ont eu la chance de rencontrer l'écrivain Martin Page au CDI le vendredi 25 novembre 2016. Il venait dans le cadre du 5è salon du livre jeunesse du Pays de Morlaix. Il nous a parlé de sa manière d'écrire, de son livre La folle rencontre de Flora et Max que nous avions tous lu, et de la vie en général. Voilà un peu de ses propos...
« Mon premier livre publié est Comment je suis devenu stupide. Il a été réédité dernièrement, j'ai pu y apporter quelques modifications. Mais avant j'avais envoyé plusieurs projets aux éditeurs qui ont été refusés, je ne me suis pas découragé.
Mon temps d'écriture d'un livre est variable. Pour L'art de revenir à la vie par exemple, j'ai mis 5 ans, mais avec une pause d'au moins 3 ans. Avec Coline Pierré nous avons écrit la première version de La folle rencontre de Flora et Max en 6 mois. Puis on a retravaillé le texte, on l'a amélioré. Choisir un titre, c'est la partie du travail d'écrivain que j'aime le moins. C'est souvent d'autres personnes qui les ont trouvé. J'aime tous mes livres, même si je ne les réécrirait sans doute pas pareil, et que je ne les relis que si je fais des lectures publiques. Mais j'ai plus à cœur de défendre ceux qui sont moins populaires.
L'écriture vient du désir d'avoir l'inspiration : à force de travail, à force de réfléchir à des histoires et d'être curieux du monde. Un bon livre est un livre qui résonne en moi, m'apporte des choses dans ma vie personnelle. Mon auteur préféré est Oscar Wilde, parce qu'il a écrit des livres très différents.
A ceux qui ont envie d'écrire, je ne peux que leur conseiller d'être obstiné, acharné, d'y passer du temps. Il faut s'intéresser à tout ce qui n'est pas la littérature, essayer d'analyser les comportements de son entourage, mais aussi mettre des choses personnelles. Écrire est un bon outil de connaissance de soi. J'ai sinon écrit un Manuel d'écriture et de survie.
J'ai la chance de pouvoir vivre de mon métier d'écrivain, parce que je touche un peu d'argent sur les livres vendus (10 % pour les livres adultes, 6 % seulement en jeunesse), mais aussi des droits sur les traductions, les adaptations au cinéma ou au théâtre et nous sommes rémunérés pour les rencontres. Le livre Peut-être une histoire d'amour est adapté au cinéma par un brésilien, il devrait sortir en 2017.
Je m'identifie très clairement à Max, en écrivant on transforme ses sentiments intérieurs. Je suis un dépressif joyeux, comme lui. Et comme Flora je me suis fait harceler, par un dénommé Franck. Mais cela a cessé quand je lui ai planté un compas dans la jambe (ne le faites pas bien sûr) ! Par contre je ne connais pas personnellement quelqu'un qui soit phobique scolaire, même je somatisais souvent au collège : j'avais mal à la tête, au ventre... Le livre a été écrit avec Coline Pierré, ma compagne. Elle écrit, est une musicienne talentueuse (elle joue de la scie musicale et du thérémine entre autres), cuisine très bien… »