Article du Télgramme du 10 avril 2024
À Morlaix, ces collégiens créent un kit de « laser run » et se qualifient pour la finale nationale d’un concours scientifique. Ils représenteront la Bretagne au concours national CGénial le 15 mai prochain, au Bourget. Des élèves du collège du Château, à Morlaix, viennent de remporter le 29 mars le concours académique CGénial à Rennes avec leur projet « Atteignons la cible ».
« Vous maîtrisez le dossier et bien maintenant, il va falloir envoyer ! ». Omer Demiraslan, professeur de technologie, n’est pas peu fier des sept élèves inscrits à son atelier scientifique et technologique du collège du Château, à Morlaix. Noémie, Edmée, Raphaël, Manek, Pierre, Ingo et Quentin viennent de se qualifier pour la finale du concours scientifique national CGénial qui aura lieu le 15 mai 2024, au musée de l’Air et de l’Espace, au Bourget. Leur projet ? Il s’intitule « Atteignons la cible » et vient de remporter la finale du concours académique à l’échelle de la Bretagne face à quatorze autres collèges.
Le laser run «ça ressemble à du biathlon»
Pendant cet atelier du collège qui court chaque lundi sur la pause méridienne pendant 45 minutes, les sept élèves de troisième préparent leur participation au concours, et ce depuis octobre 2023. Derrière leur projet « Atteignons la cible », ils ont créé un kit de « Laser run ». « Le laser run est une pratique du pentathlon moderne. Il faut littéralement courir et réussir à viser correctement une cible à l’aide d’un laser, ça
ressemble au biathlon sauf qu’on tient un pistolet laser entre les mains, explique Omer Demiraslan. Les Jeux Olympiques qui arrivent nous ont inspirés. Le projet est d’équiper des cours de sport au collège au moment de l’endurance pour donner plus d’attrait à la course aux enfants. »
Le co-responsable de l’atelier, qui est accompagné dans cette tâche de Nathalie Bourles, professeur de lettres, précise : « Le concours, organisé notamment par le dispositif ministériel « Sciences à l’école », vise à présenter des pratiques scientifiques et à les mettre en place. Chaque établissement scolaire peut choisir le projet qu’il souhaite tant qu’il est didactique et innovant scientifiquement parlant ».
Savoir vulgariser les sciences
« Avant la finale, il nous faut développer sur la machine les fonctionnements, l’un en mode biathlon (évaluer sa réussite sur 5 tirs) et le mode laser (pendant 50 secondes il s’agit de réussir à toucher la cible 5 fois sur un nombre illimité de tirs). Ces différents modes vont nous servir pour les démonstrations le jour J », explique Quentin, élève de l’atelier. Nathalie Bourles ajoute : « Avant le 15 mai, mon rôle est d’optimiser leur prestation orale, leur éloquence. Il va falloir qu’ils vulgarisent le discours pour se faire comprendre par le plus grand nombre. Ce sera 10 minutes de présentation et 10 minutes de questions-réponses avec un jury issu du monde scientifique ».
Omer Demiraslan globalise la visée du projet : « Acheter un laser run dans les commerces est horriblement cher. Les écoles n’ont pas les fonds. L’idée est que notre kit serve pendant les cours de sport du collège. Nous pourrons diffuser nos plans du projet à d’autres professeurs ailleurs pour qu’ils s’en servent ! ».
« Codage informatique, électronique, modélisation… Avec ce projet on a énormément appris d’un point de vue scientifique, mais aussi sur nous-même. On espère bien sûr gagner le concours, mais cette expérience nous aide avant tout à gagner en confiance, à oser s’exprimer en public », concluent les sept scientifiques en herbe. Par Chloé Ragueneau